la place de l'éducation

Il y a quelques années de passage chez mes amis paysans du Fouta Djalon, ceux-ci m'emmenèrent dans un territoire très reculé et enclavé que nous n'atteignîmes qu'à la tombée de la nuit. A la sortie d'un village, un vieil hangar où avaient pris place une quinzaine de personnes sur des bancs d'écoliers en bois mal dégrossis. Sur chacun d'eux, une lampe à pétrole et deux crayons et cahiers bien usagers. Ces écoliers du soir faisaient partie des 1700 et quelques personnes qui s'étaient inscrites aux cours d'alphabétisation fonctionnelle (en langue locale) que proposaient les organisations paysannes. Parmi eux, j'eus la surprise de distinguer une très vieille femme. Sa présence au sein d'un public bien plus jeune m'intrigua fortement. Je sollicitai mon accompagnateur afin de connaître la raison de sa présence. Elle répondit que  toute sa vie, elle avait rêvé de savoir lire et écrire et qu'elle voulait toucher ce bonheur avant de mourir.
Puissions-nous dans notre société en quête de repères être capables de bien distinguer l'essentiel du superflu et à avoir le courage de prendre des engagements porteurs de sens.

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